EVELYNE ROGNIAT

Photographe-AUTEUR

À l’ombre mythique d’un grand-père peintre, j’explore depuis 1985 tous les visages de la photographie et ses interférences avec les autres arts.

Photographie

ecritures

La découverte des portraits d’écrivains

de Gisèle Freund et ma formation littéraire m’ont conduite à élaborer mon premier livre, Visages des Mots - sous le nom d’Evelyne Proriol.

Puis ce furent des créations croisées avec des poètes, dont Chantal Ravel avec qui j’ai publié deux ouvrages.

Le livre demeure pour moi la réalisation idéale de la photographie. Il y eut des commandes,

Le Poème et son encre, des éditions Cheyne, Points de vue sur Reverzy à la bibliothèque de Lyon, Les Amants d’Avignon d’Elsa Triolet

pour la bibliothèque de Grigny.

Et un projet collectif sur le roman de Jean-Noël Blanc, La petite piscine au fond de l’aquarium.

A chaque fois je laisse entrer les mots en vibration - sans redondance- avec les visions qu’ils suscitent en moi.

Visions de peintures et sculptures

Plusieurs peintres ont nourri mon imaginaire

et ma recherche visuelle, Jérôme Bosch, Francisco de Goya, Max Ernst.

A la fin des années 80, j’ai eu la chance de rencontrer le peintre Jaros et d’accompagner

son travail - dans L’Oeuvre dans tous ses états,

le Kaleidoscope dévoilé (avec Yves Henri).

Parmi les artistes de la Région Auvergne Rhône Alpes, des oeuvres de sculpteurs, Christine Célarier, Roger Groslon, Gérard Didier ont été des supports pour mes images.

J’ai connu d’autres peintres en exposant au Salon de Lyon et du Sud-Est.

Ces proximités m’ont conduite de la photographie de reportage à la photographie plasticienne où ma sensibilité a trouvé de nouvelles expressions.

Corporéités

Photographier un corps, c’est pour moi la marque d’une proximité, voire d’un désir.

N’ayant que peu d’intérêt pour les nombreux nus féminins, j’ai pris pour modèles des hommes,

des statues (Musée des Moulages), ou moi-même.

Le cadrage photo permet de resserrer

le point de vue, j’ai choisi de fragmenter les corps jusqu’à un toucher visuel.

En hybridant des nus avec des éléments de nature, des textiles, je crée une forme à déchiffrer comme une énigme.

Voyages

paysages

La contemplation de paysages familiers donne le ​temps de cadrer, composer, jouer avec la lumière ​: une image réfléchie qui se veut éloignée des ​clichés. Des projets collectifs, comme « Le ​Rhône, fleuve multiple » me font choisir un point ​de vue singulier qui unifie ma série.

J’ai voyagé, une fois sur commande

(échange de photographes Lyon-Minsk),

la plupart du temps comme touriste jouissant de ​la surprise des rencontres : Chine, New-York, ​Pays Baltes, Turquie, Maghreb, Argentine … Avec ​la tentation de faire un carnet de voyage où les ​scènes de rue, les personnes comptent plus que ​les sites recommandés. Si bien que mes photos ​de voyage relèvent de tous les genres, paysage, ​nature morte, événement, portrait.

Les surimpressions, filés ou flous de bougé ​restituent la sensation exaltante du ​déplacement.

Du réel à l’imaginaire

J’ai commencé, il y a presque quarante ans, par une photographie qui reproduit au plus près le réel : portraits, paysages sans retouche.

Des commandes plus récemment m’ont reconduite à cette fidélité de l’image photo comme les séries sur les vendanges ou la permaculture.

Cependant mes photos ont dérivé vers l’imaginaire, soit par des choix de cadrages énigmatiques, soit par la combinaison entre elles et la surimpression.

Dans mes images, demeure la permanence de la matière photographique qui conserve ce lien

à la réalité, mais une réalité passée par le filtre de mes images mentales, dans une sorte d’hybridation.

Images du temps

La découverte d’albums familiaux anciens

et d’un secret de famille a enclenché de nouvelles séries :

le livre Rechercher Jeanne-Marie où je combine photographie et écriture personnelle ; l’inclusion de portraits parfois inconnus dans des décors choisis : entre disparition et résurrection.

J’ai figuré des « tempêtes de passé », chargées d’affects et de nostalgie comme « La dame de brume » - jusqu’à la hantise d’une momie de Palerme ressurgissant dans un ancien boîtier.

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